E/3 La vengeance des faibles
Pas très moral tout ça. (Ah, vous aviez remarqué !) Et alors, cette pauvre Marilène ? Condamnée à la chasteté pendant que son don Juan de mari profite à plein rendement de la « modernité » de son couple ? J’espère qu’elle lui va lui mijoter une vengeance bien gratinée.
Marilène est bien décidée, Aldon Juan va payer ! Dès qu’il est parti pour le travail où il vient d’être nommé projectionniste, elle appelle Bertrand Lemarchand qu’elle avait connu bien avant lui. Mais, trop beau, trop riche, pour faire un bon mari, pensait-elle, à Bertrand elle avait préféré Aldon, pas trop beau, moins que riche, mais qu’elle croyait sincère. A la grande loterie de la vie, elle avait tiré le mauvais numéro.
Elle lui confie tout ce qu’elle a sur le cœur, les mensonges, les infidélités de son mari et à présent, cette astinence qu’il lui impose.
-Moi qui rêvais de fonder une grande famille et de marier six enfants. J’ai même pensé à l’adoption, mais je n’ose pas lui en parler. Et puis, il a déjà bien du mal à s’occuper de sa propre fille, alors, tu penses, les enfants des autres…
-Mais c’est horrible ce que tu me racontes là, Milène, dit Bertrand en s’emparant de Jehanne. Comment peut-il délaisser son enfant ? Pauvre pitchoune, si adorable ! Et comment peut-il te délaisser toi, ma Milène ? Ah, si tu avais accepté de m’épouser, nous en aurions eu des enfants, alors que je suis sans descendance et que tu en es réduite à penser à l’adoption.
-Il y aurait bien une solution, suggère Marilène qui a invité Bertrand à se détendre sur le lit. Je commence à l’apercevoir, la solution. Mais Bertrand, lui, toujours pas
-Une solution… Quelle solution ? Tu veux divorcer ma Milène ?
-Non ! Je ne peux pas faire ça à Jehanne, elle n’y est pour rien si je me suis trompée sur le compte de son père… Tu ne vois vraiment pas ce que je veux dire ?
-On pourrait… pssit, pssit, pssit, pssit.
-NON ?! Tu serais prête à aller jusque là ?
-Hé, s’il le faut ! Avoue qu’il ne l’aurait pas volé.
Je suis à 100% avec elle, mais Bertrand demande à réfléchir.
Ignorant ce qui se trame dans son dos, Aldon Juan continue à papillonner.
-Vous dites vous appeler Marilène Bertin. C’est incroyable (mais vrai) ma femme aussi, figurez-vous. Vous êtes de famille toutes les deux ?
-Nan. Je ne savais même pas qu’il y avait une autre Marilène Bertin. Et votre femme, elle me ressemble ?
-C’est tout le contraire. Elle se laisse aller, tandis que vous… on devine une femme très séduisante sous votre tenue de livreuse. Entre nous, je ferais l’échange les yeux fermés
-Oh-ben vous alors, vous n’y allez pas par quatre chemins, lui lance Marilène bis en remontant dans sa camionnette.
Aldon Juan est tout guilleret. Il a appris qu’on lui avait rendu ses galons de DJ. Il ne commence le travail que ce soir, et a ressorti le slip qui tue.De son côté, Marilène est entrée aux laboratoires Lemarchand après avoir démissionné. Une erreur point de vue carrière, mais Bertrand lui a assuré qu’elle aurait vite une promotion.
La voie est libre, Aldon Juan donne rendez-vous à Jasmine en se demandant s’il n’aurait pas intérêt à se débarrasser de son alliance.
Mais elle ne lui en laisse pas le temps, elle a couru pour le retrouver. Le slip fait son petit effet, et dans la minute, il parvient à l’embrasser langoureusement.
Jasmine a repéré le jacuzzi. Il faut dire qu’il est repérable, juste situé au coin de la rue. Oui-mais comme ça, on peut surveiller les allées/venues.
-Je n’ai pas eu le temps de passer chez moi, j’irais bien me décrasser un peu. Je peux ?
-Fais comme chez toi. Ca ne te dérange pas si j’assiste à la toilette ?
-N’en profite pas pour te rincer l’œil, dit Jasmine qui n’en pense pas un mot. Elle est plutôt fière de sa plastique et la pudeur ne l’étouffe pas. Aldon Juan se rince les deux yeux.
Score : 46 points
Ca aurait été étonnant que Karelle ne rapplique pas.
-Monsieur Aldon ! Oh-mais… en voilà des manières ! Vous n’avez pas honte de vous baigner à poil devant tout le monde ?
Aldon Juan a sauté de la baignoire.
-Vous n’avez donc rien d’autre à faire que de jouer les doublures de Ladentelle ?
-Moi, ce que j’en dis… c’est pour votre réputation monsieur Aldon.
-MA réputation, c’est MON problème, OK ?! Et se tournant vers Jasmine, on reprend où on en était ?
Mais Jasmine n’est plus très chaude.
-Je te laisse régler tes comptes avec ta nounou Aldon Juan. Rappelle-moi quand tu seras libre.
Sur ces entrefaits Marilène est rentrée du travail avec une promotion, ce qui l’a mise de très bonne humeur.
Mais sa bonne humeur en prend un coup en apercevant son mari qui tente de faire revenir Jasmine sur sa décision.
-Ah, le sale type, ah l’ordure ! Il est encore en train de draguer. Il est temps de te rendre la monnaie de ta pièce, Aldon Juan.
Elle lui crie d’une voix hystérique
-Et le boulot ? Tu te figures quand même pas que je vais être la seule à bosser ! Dis au-revoir à la demoiselle et file au travail, fainéant, bon à rien, minable séducteur !
Le mari idéal a vécu.