E/5 C’est dans les vieux pots qu’on fait le pistou
Quand Marilène est rentrée du travail, Aldon Juan était à la maison, pour une fois.
-Ah tu as tout de même pensé à l’anniversaire de Jehanne
-L’anniv… bien sûr ! Mais pour qui tu me prends ?
Oh, qu’il a eu le nez fin de passer prendre une douche avant de repartir à la pêche.
Marilène n’avait pas fait la même erreur que pour le premier anniversaire de la petite. Elle n’avait pas lancé d’invitations. Cet anniversaire, ils allaient le fêter en famille. Grâce à sa mère, Jehanne avait tout pour bien grandir.
Quand elle eut soufflé les bougies, elle se transforma en une magnif affreuse gamine, qui avait hérité du nez de son père en plus de son regard magnétique. Aldon Juan n’en était pas flatté pour autant, lui qui aimait les jolies filles.
-Bon, c’est pas le tout, mais j’ai un coup de fil urgent à passer, déclara-t-il en s’esquivant
-Tu ne manges pas de mon gâteau d’anniversaire ? s’indigna Jehanne.
-Nan-nan, j’ai autre chose à faire, continuez sans moi.
Mais c’est que Jehanne ne l’entendait pas de cette oreille
-Ouin ! Il reste même pas pour mon gâteau d’anniversaire. A qui il avait besoin de téléphoner à cette heure là ?
-Cherche pas, c’est encore à une de ses poules, l’informa sa mère
-Il a des poules !!!
-Oui, enfin… disons qu’il n’est pas très fidèle, se reprit Marilène. Mais pour Jehanne, le mal était fait (et pour le challenge aussi)
-Il a des poules ! Je le déteste !
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Il aurait mieux fait de s’étouffer avec le gâteau plutôt que d’avoir la fabuleuse idée d’inviter le comte Richard pour un rendez-vous. Mais la curiosité est un vilain défaut, et il voulait en savoir plus sur cet être bizarre. Seulement, encore eut-il fallu qu’il eut le mode d’emploi des vampires. Ses blagues tombèrent à plat, et quand il voulut dérider le comte en le chatouillant, il se ramassa le râteau du siècle.
-J’avais cru voir en vous un gentleman, vous n’êtes qu’un bouffon ! Lui cria le comte en lui faisant une horrible grimace, ce qui lui fit perdre ses eaux.
-Ah, c’est complet ! Voilà que vous vous faites dessus ! Vous n’avez donc aucune éducation ! Ne me rappelez plus JAMAIS ! Je n’ai jamais vu un rendez-vous aussi lamentable, et sachez qu’on ne se moque pas impunément de moi. Vous aurez bientôt de mes nouvelles ! lança-t-il avant de s’enfuir emmitouflé dans sa cape.
Le comte, qui lui, avait du savoir-vivre, lui offrit un petit cadeau à la mesure du rendez-vous : un sac de crottes enflammées dont Aldon Juan eut toutes les peines du monde à se débarrasser. Il finit par le mettre dans son inventaire à côté des innombrables bouquets de roses, dont on avait bien tort de se plaindre.
Le moral dans les chaussettes, Aldon Juan décida qu’il devait redorer son blason. Et pour cela, il pensa à Arkadia. Son histoire de libération de la femme, l’avait mis en appétit. Mais il s’aperçut bien vite que même libérée on ne faisait pas si facilement sa conquête.
-Voyez-vous, la brusquerie, ça ne convient qu’aux petits jeunes. A vôtre âge, Aldon Juan, il faut y mettre un peu plus de formes.
-Ben qu’est-ce que je dois faire alors ?
-Je ne sais pas… faites-moi la cour !
-Ce qu’on peut perdre comme temps en formalités, ronchonna Aldon Juan en lui proposant d’aller prendre une photo romantique au photomaton. Mais quand il vit le résultat, il retrouva le sourire. Il se trouvait encore pas mal et même, il trouvait qu’Arkadia et lui formaient un couple bien assorti.
-Et maintenant ? On peut y aller ?
-Rien ne presse, Aldon Juan, rien ne presse ! Profitons du moment présent ! Je danserais bien un petit slow.
-Et allez donc, un slow, maintenant, faut pas que je lui lèche les bottes, en plus ? songea Aldon en s’exécutant à contre cœur. Mais… quand il vit qu’elle n’était pas contre le slow langoureux et les papouilles, il reprit espoir. Il faut dire qu’il était toujours un excellent danseur de slow.
-Bon, faut qu’on en finisse, une bonne fois ! se dit Aldon Juan, jouant le tout pour le tout en se jetant aux pieds d’Arkadia pour une déclaration enflammée.
-Arkadia, vous m’avez fait assez languir, je n’en puis plus ! Je vous veux ! Je vous désire ! Je suis en ébullition ! Eteignez ce feu de la passion que vous avez allumé en moi, ne vous montrez pas si cruelle…Mais Arkadia avait d’autres préoccupations -Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais… je ne saurais donner le meilleur de moi-même avec l’envie de faire pipi qui me mène.
On nage en plein poème.
-Dans un sens, pensa Aldon Juan, ça a du bon de sortir avec des vieilles. Eles ont les mêmes problèmes que nous. Lui aussi, avait une envie pressante, mais il était content que la demande vienne d’elle. Une fois soulagée, Arkadia se montra beaucoup plus encline à accepter les avances d’Aldon. Il put enfin lui arracher ce baiser langoureux qu’elle lui avait refusé jusqu’ici. Allez hop ! Pas de temps à perdre, il la ramena dans la cabine du photomaton et là, il n’était plus question de photo. Il n’avait plus la patience de prendre la pose. Arkadia avait été dure à la détente, mais une fois lancée, il n’y avait plus moyen de l’arrêter. Elle accepta avec empressement de goûter à mon Aldon Juan dans la cabine d’essayage. Il faut absolument que je vous montre ce qu’Aldon Juan avait décidé d’essayer. Je sens que le caleçon de superman va prendre le relais du slip vaudou !
Score : 53,75 points
Score : 57,75 points
Score : 58,75 points.
Tandis qu’il se rhabillait, devinez qui est arrivé ? La mère Ladentelle, quelle surprise ! Comme dirait Aldon, elle avait encore pédalé dans la semoule. Pourtant, c’était pas faute d’y avoir mis le temps pour dévoyer la brebis !
A moins qu’elle ne l’ait pas reconnu. Elle avait encore dans le colimateur un fringant séducteur dans la force de l’âge, comment se serait-elle méfiée de ce séduisant quinquagénaire ? Le temps qu’elle fasse le rapprochement…
Ben-oui, le temps qu’elle réalise, sous ses yeux incrédules et horrifiés… crac, un point de plus !
Score : 59,75 points