D/5 Tant va la cruche à l’eau…
Le lendemain il découvre un superbe vase Ming sur la console.
-Chérie, tu crois que c’est le moment de faire des folies ?
Ca vaut au moins 4 000 $ un truc comme ça !
-Mais je ne l’ai pas acheté ! proteste Marilène. Je l’ai trouvé sur le pas de la porte avec un bouquet de roses rouges de la part d’une certaine Ambre. D’ailleurs si tu pouvais m’expliquer qui est cette Ambre
-Ambre ??? Aaaaah ! Am-bre ! C’est une vieille copine, on s’était un peu perdus de vue, et je l’ai croisée l’autre jour au supermarché. Elle m’avait dit qu’elle était contente de me revoir, mais à ce point là ! Sacrée vieille Ambre !
-J’aimerais bien faire sa connaissance, tu me le présenteras ?
-Qui, Ambre ?
-Oui, Am-bre ! Tu n’auras qu’à l’inviter pour l’anniversaire de Jehanne. Une copine qui te fait un cadeau de ce prix là, c’est bien le moins que tu puisses faire pour la remercier.
L’histoire de la vieille copine aurait-elle du mal à passer ?
Car Marilène commence à avoir des doutes sur la fidélité de son mari. Il n’est jamais là à l’heure des repas et malgré la nuisette transparente qu’elle s’est offerte pour lui plaire, il ne l’a pas touchée depuis son accouchement.
Et puis, il y a ces lettres parfumées qu’il a reçues et qu’ elle a ouvertes et lues avant de les remettre dans la boîte. Comme toute légitime qui se respecte. Et ce qu’elle a lu, sur les rendez-vous paradisiaques, les « appelle-moi, appelle-moi », les « il faut absolument qu’on se revoie » etc. etc. lui ont confirmé que son mari semblait mener une double vie.
Mais Aldon Juan, ne sait rien de tout ça. Trop heureux de la permission, il invite Ambre pour un rendez-vous. Déjà, il frôle la catastrophe avec la jardinière. Mais Emilie, après un coup d’œil sur le jardin, déclare que les fleurs sont resplendissantes et elle remonte dans son camion sans s’aviser de la présence d’une rivale.
Sans perdre de temps, il invite Ambre à se détendre sur le lit. Et flûte ! Karelle s’invite au spectacle. Ambre s’est relevée d’un bond Et donc, le soir même, Ambre, sa copine, Marilène et Mélissa, sa meilleure amie, ainsi qu’Aldon Juan se trouvent réunis autour du gâteau d’anniversaire. Il y a de l’ambiance, la fête bat son plein. Jehanne grandit en platine dans une pluie de confettis. Les avis sont unanimes Mauvais pressentiment ? Aldon Juan se sent mal à l’aise.
-Tu ne vois pas ? Mais tout le monde sait que tu es un coureur de première, sacré Aldon Juan ! dit-elle en lui pinçant les fesses. Un geste tout à fait déplacé qui finit d’éclairer la lanterne de Marilène.
-MENTEUR ! SALE MENTEUR ! Tu me la copieras l’histoire de la vieille copine qui te pelote les fesses. C’est ta maîtresse, avoue ! -Laissez-le donc tranquille, il n’y est pour rien s’il plaît aux filles ! Je croyais que vous étiez d’accord, mais je vois bien que vous n’êtes qu’une bourgeoise étriquée.
-Monsieur Aldon, monsieur Aldon, la petite a fait dans sa couche. Je la change ou je lui donne un bain ?
Elle voudrait qu’Aldon Juan la remarque, elle ne s’y prendrait pas autrement. Je suis sûre qu’elle en pince pour lui !
En attendant, cette façon qu’elle a de venir lui tenir la chandelle, lui tape un peu sur les nerfs.
-Mais est ce que je sais ? C’est vous la nounou, pas moi !
-Tu as un enfant, Aldon Juan ? Ah-mais ça change tout ! Je ne veux pas qu’il soit dit que j’aurai fauté avec un père de famille.
-Mais y a pas faute ! Ma femme est d’accord. Elle m’a même demandé de t’inviter pour l’anniversaire de Jehanne. Ambre, Ambre, ne pars pas !
-Je reviendrai quand ta femme sera là, et j’amènerai une copine.
Je sens que la nounou va passer un sale quart d’heure !
-Quelle jolie de petite fille ! Les garçons n’auront qu’à bien se tenir. Elle va en briser des cœurs !
-Ca, si elle tient de son papa…
-Ca veut dire quoi « si elle tient de son papa » ? s’inquiète Marilène.
-Je ne vois pas ce que tu veux dire, Ambre.
Score : 37 –10 = 27 points
-Mais non, je te jure, Marilène, Ambre n’est pas ma maîtresse (en plus il a raison, le pauvre). Ambre, dis-lui, toi, qu’elle fait erreur.
-Et ça, c’est le cadeau de la bourgeoise ! Fichez le camp de chez moi, TOUTES ! Et que je vous y reprenne à courir après mon mari !